2021, l’année catastrophe pour les viticulteurs et fruitiers de France
Tempêtes, gel, inondations, pluies excédentaires et parfois incendies, l’année 2021 a été chaotique pour les agriculteurs. Beaucoup ont vécu une année blanche. Focus sur les viticulteurs et les fruitiers.
Tout a commencé l’hiver dernier. Balayé par les vents violents venus de l’immense océan Atlantique, les agriculteurs ne pensaient pas à cette époque vivre une année tourmentée par les aléas de la météo. Côté vignes, le froid tardif du mois de mai a entraîné d’importantes pertes. Selon les chiffres du terrain remontés par les différentes chambres d’agriculture, les pertes ont atteint les 50% en Occitanie, 43% en région Bourgogne et jusqu’à 30% en Champagne. La douche froide pour les professionnels du secteur. Face à la catastrophe, l’Etat annonçait débloquer un milliard d’euros d’aide rapidement.
Le thermomètre a joué au yoyo dès le printemps
La nature a souffert. Fin mars 2021, la ville de Beauvais (Oise) enregistrait une différence énorme de température en seulement 6 jours : 31,6°C ! De la douceur au froid en une semaine. Chiffre impressionnant expliqué à l’époque par une importante remontée d’air chaud qui laissera ensuite place à un air froid venu du grand nord. Avant le dernier retour de l’hiver, un peu partout, des records sont battus. 26°C à Lyon (Rhône), à Nancy (Meurthe-et-Moselle), 25,6°C à Bourg-Saint-Maurice (Savoie), près de 25°C à Lille (Nord). On enregistrera 27,6°C… tout au bout de la Bretagne ! Il n’avait jamais fait aussi chaud, aussi tôt à Brest (Finistère).
La nature malmenée par les températures
Face à cette douceur extrême et précoce, la nature s’est réveillée. Et c’est le pire scénario qui s’est présenté quelques jours plus tard : le retour du froid. A l’époque, rien ne va plus, la végétation ne comprend plus. 8 000 stations météo Sencrop ont enregistré du gel durant le mois d’avril 2021. Un thermomètre qui plongera bien en-dessous du 0°C jusqu’aux portes de Paris : on relèvera -7°C durant la première quinzaine.
Conséquence directe ? La vigne souffre et meurt. Si certains rameaux indemnes arriveront à compenser la perte, des exploitations aux pertes supérieures à 60% n'effectueront pas de récoltes. L’objectif principal étant de faire du bois de taille pour l’hiver prochain et préparer, déjà, la récolte de 2022. Pire, d’autres gelées toucheront le pays aux Saints de glace au cœur du mois de mai. De quoi aggraver un peu plus la situation.
Les vergers frappés de plein fouet
Si la vigne n’a pas aimé les épisodes de gel tardifs, les vergers non plus. Cerisiers, nectarines, pêches ou autres abricotiers ont eux-aussi difficilement vécu le yoyo brutal du thermomètre. Toutes les régions ont été concernées, de la Loire à l’Ardèche en passant par la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Difficile d’acheter local cette année en France après une année blanche. En avril dernier, la chambre d’agriculture du département du Rhône annonçait des pertes à 100% dans les zones de plaines du département.
L’été sous le menace des incendies
Si les pluies ont été excédentaires sur une grande partie de la France, le sud de la France est resté à l’abri des nuages porteurs de pluies. La sécheresse s’est aggravée durant tout l’été en Occitanie et dans les autres régions bordant la Méditerranée. Un accélérateur de mauvaises nouvelles pour les viticulteurs du sud du pays, inquiets face au risque de départs de feux. Plusieurs d’entre-eux ont ainsi vécu l’enfer, avec plusieurs hectares de vignes partis en fumée. Certaines petites exploitations ont totalement disparu, car installées au cœur d'une forêt en feu. Heureusement pour la plupart, les pertes ont été limitées. Le Var, l’Aube et le Vaucluse ont principalement été concernés en juillet et en août. Désormais, une grande partie de la profession porte son regard vers 2022. Une année espérée « plus normale ».
par Kévin Floury