Juillet 2023 : le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre

Du Sud-ouest des États-Unis au Nord-Ouest de la Chine, en passant par le bassin méditerranéen, les températures ont battues des records de chaleur dans de nombreuses régions de l'hémisphère nord le mois dernier, faisant de juillet 2023 le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre.

En juillet 2019, la température moyenne relevée sur Terre était de 16,63 °C. Ce record de chaleur vient d'être surclassé de 0,33 °C en juillet 2023, nouveau mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre. Depuis 20 ans, la température moyenne enregistrée en juillet n'a été qu'une seule fois inférieure à la moyenne 1940-2023 : c'était en 2004.

Température moyenne relevée à la surface de la Terre en juillet de 1940 à 2023. Les nuances de bleu indiquent des années plus froides que la moyenne, tandis que les nuances de rouge indiquent des années plus chaudes que la moyenne. Données : ERA5. Crédit : C3S/ECMWF.

Dans le Sud-Est de la France, des agriculteurs sous le "cagnard"

En France, seul le Sud-Est a connu des vagues de chaleur et des canicules, avec des journées à plus de 40 °C. Ces températures anormalement élevées ont renforcé la sécheresse à laquelle sont confrontés les agriculteurs depuis de longs mois. Les récentes précipitations n'ont pas suffi à faire contrepoids.

Température moyenne, juillet 2023, réseau Sencrop©
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Face à la sécheresse et aux fortes chaleurs, les cultures subissent un double stress : un stress hydrique et un stress thermique. Ce dernier entraîne l'arrêt de la croissance des végétaux, jusqu'à leur dépérissement. Et lorsque les températures dépassent le seuil de tolérance de la plante, celle-ci subit une insolation : les feuilles brûlent et les fruits se dessèchent.Pour les agriculteurs du Sud de la France, juillet 2023 a donc été synonyme de pertes de rendement et de qualité, d'incendies et de travail difficile sous un soleil écrasant (le "cagnard").

Au nord de la Loire, la moisson perturbée par la pluie

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Dans le nord de la France, les précipitations et le vent sont venus contrarier les agriculteurs, contraints d'attendre la deuxième semaine d'août et le retour du beau temps pour poursuivre la moisson.

Cette fraîcheur estivale s'explique par la position du jet-stream, un courant qui traverse le globe d'ouest en est dans les hautes atmosphères. Celui-ci a exceptionnellement stagné sur le nord de la France dans la deuxième partie du mois de juillet alors qu'il évolue habituellement au niveau des pays scandinaves en été.

Une "ébullition mondiale"

Pour Antonio Guterres, secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), ces records de températures doivent nous rappeler que le monde est entré dans "l'ère de l'ébullition mondiale". 2023 est, à ce stade, la troisième année la plus chaude jamais observée. Avec le retour d'El Niño, les scientifiques, climatologues et météorologues du monde entier s'attendent à une fin d'année plus chaude que la normale dans de nombreuses régions du monde.

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Le dérèglement climatique représente un défi colossal pour l'agriculture, et de nombreuses solutions existent pour le relever : cultiver des espèces résistantes (comme le sorgho), revenir à des espèces anciennes ou encore adopter des pratiques agroécologiques.Les politiques agricoles doivent s'adapter pour accompagner les agriculteurs et les consommateurs vers de nouvelles façons de produire et de se nourrir.

Vous avez dit "El Niño" ?

Il s'agit d'une élévation temporaire et périodique des températures de surface des eaux du Pacifique équatorial. Toutefois, son influence dépasse largement cette zone géographique, avec des effets importants d'un point de vue météorologique : inondations, sécheresse, températures élevées. Lorsque l'on plonge dans les archives météorologiques, on observe une température sur Terre plus élevée lorsque survient ce phénomène naturel.

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