Printemps 2021 : de l’hiver à l’été

Le printemps 2021 restera historique d’un point de vue météo. Entre fortes chaleurs et retour d’un froid record, les variations de la météo causeront d’importants dégâts au cœur des exploitations agricoles.

Du chaud au froid en quelques jours. Rappelez-vous, c’était fin mars-début avril. Après un pic de chaleur remarquable pour la saison, la France plonge dans le froid. La France, tout comme une grande partie de ses voisins, est concernée par une masse d’air froid, polaire même, en provenance du Groenland. Le printemps avait pourtant débuté dans le calme, dominé par des conditions agréables, anticycloniques sur une large partie du territoire. Ce retour tardif de l’hiver concerne toute la france, avec de nombreux records de froid battus. La neige fait même son retour dans nos montagnes entre les Pyrénées, le Massif-Central et les massifs de l’Est. Cette fraîcheur et les nombreux records de froid causeront d’importantes pertes agricoles, principalement chez les arboriculteurs et les viticulteurs. A la fin du printemps 2021, les chiffres donnent des frissons. On relève une température moyenne sur la France de 0,6°C inférieure aux normales de saison…

Sur ce graphique, on distingue parfaitement le coup de chaud que la France a traversé à la fin du mois de mars avant une plongée dans le bleu. Des températures qui sont en-dessous des normales de saison particulièrement après le 10 mai, période des Saints de glace. De fortes gelées sont alors enregistrées un peu partout… jusqu’en Bretagne. Il apparaît cependant que les régions les plus au sud connaissent en moyenne des températures moins basses et que d’importantes variations sont notables entre les régions. Pas suffisant pour empêcher ce printemps 2021 de terminer dans le top 3 des plus froids en France depuis 1987…

Même constat sur cette carte hexagonale de notre pays qui affiche en évidence des températures inférieures aux moyennes de saison sur une large partie du territoire. Quelques secteurs en Corse sont épargnés, notamment sur la façade orientale de l’Île de Beauté. Au nord de la Loire, la couleur est bleue partout, avec un thermomètre qui fait apparaître par endroit des températures inférieures de 1,5°C aux moyennes de saison comme dans les Ardennes ou les Vosges.

Et la pluie ?

Après un début de printemps calme, plusieurs salves pluvieuses ont défilé sur le territoire durant le mois de mai. Des précipitations parfois importantes qui n’ont cependant pas suffit à rattraper le retard accumulé durant l’hiver. Plusieurs zones sont déjà placées sous haute surveillance face au risque de sécheresse qui menace pour de longues semaines. Rappelons que l’été 2020 avait été le plus sec jamais enregistré en France…

Durant ce printemps 2021, plusieurs zones avec des précipitations plus importantes se dessinent sur le Massif-Central mais également entre les Vosges et les Alpes-du-Nord. On relève ailleurs, des cumuls allant jusqu’à 200 mm sur la durée de la saison. Des chiffres qui peuvent paraître élevés et qui pourtant restent en-dessous des normales. On parle même d’un déficit de pluviométrie. Un déficit qui atteint les 20% près des côtes de la Manche. Jusqu’à 50% dans le sud-ouest le long de la chaîne pyrénéenne, confirme les ingénieurs de Météo France. « En moyenne, la pluviométrie a été déficitaire d’environ 10% sur la France », détaille l’organisme de prévision. Tous nos yeux sont désormais braqués vers l’été, qui a débuté sous la chaleur et les orages violents.

Par Kévin Floury