2022, l’année la plus chaude jamais enregistrée en France

Records de douceur, vagues de chaleur interminables, violents orages ou gelées tardives… l’année 2022 restera comme historique dans les archives de la météo. C’est bien la chaleur et la sécheresse qui auront marqué ces douze derniers mois. Découvrez notre bilan météo.

L’hiver 2021-2022

Et si les premiers jours de l’année 2022 avaient donné la tendance météo pour l’année toute entière ? Entre le 24 décembre 2021 et les premiers jours de 2022, la douceur sur la France est exceptionnelle. Des records sont battus et le froid semble avoir disparu. L’hiver 2021-2022 se classera d’ailleurs sur la période décembre-janvier-février à 1.2°C au-dessus de la normale saisonnière. Une saison marquée par de vastes systèmes anticycloniques qui empêcheront les perturbations actives en Atlantique de venir s’échouer sur l’hexagone.

Exit la pluie, place au soleil. Les précipitations sont déjà déficitaires depuis plusieurs mois dans de très nombreux territoires. Elles continueront de se faire rares durant les premières semaines de l’année 2022. Dans le sud de la France, on observe parfois moins d’une dizaine de jours de pluies sur la totalité de l’hiver. Ce déficit de pluies atteint souvent les 30%, parfois bien plus dans le Roussillon. Plus au nord, on se rapproche des normales pluviométriques près des frontières. Malgré tout, une grande partie des régions situées au nord de la Loire enregistrent un déficit pluviométrique atteignant les 10%, d’après les données publiques de Météo France. Sans surprise, l’ensoleillement a été excédentaire sur une grande partie de la métropole, notamment entre les Hauts-de-France et l’ensemble de la moitié sud du pays.

L’info en + : l’hiver 2021-2022, c’est aussi une succession importante de tempêtes dans le nord de la France en février. D’importants dégâts sont enregistrés au passage de ces virulentes dépressions, notamment dans les Hauts-de-France et le Bénélux voisin. Le nom de ces violentes perturbations ? Dudley, Eunice et Franklin. Certaines stations météo Sencrop installées au cœur des exploitations agricoles enregistreront des rafales jusqu’à 113 km/h dans le département du Pas-de-Calais et du Nord.

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Exemple d’impact sur l’agriculture : Ces conditions météorologiques ont engendré un retard des calendriers culturaux (fertilisation, fauche ou même semis pour certains) dans une partie de la France. Si les précipitations ne reviennent pas vite après un tel hiver, cela peut causer de possibles pertes notamment sur la production de fourrages.

Le printemps 2022

Avec des gouttes de pluies très rares durant l’hiver, cette nouvelle saison débute avec un assèchement très précoce des sols. Ce constat est rapporté par de nombreux agriculteurs, qui craignent déjà une année compliquée si les pluies ne reviennent pas rapidement avant l’été.

Malheureusement, comme ces derniers mois, le beau temps a dominé la France. Les températures ont une nouvelle fois été très élevées à l’échelle nationale. Météo France indiquera d’ailleurs en juin dernier que « le printemps 2022 se classe au 3ème rang (ex æquo avec le printemps 2007) des printemps les plus chauds ». En clair, durant ces 3 mois, on a relevé une température moyenne sur la France de 13.2°C, soit une valeur supérieure de 1.6°C à la normale de saison pour cette période. Mai a été le mois le plus chaud de la saison, avec des températures l’après-midi souvent comprises entre 3 et 5°C au-dessus des normales de saison, d’après l’organisme Météo France. Mai 2022 se classera d’ailleurs à la première place des mois de mai les plus chauds de l’histoire en France.

Les précipitations ont par ailleurs été déficitaires en moyenne de 40 à 60% sur la France. Ce déficit atteint des valeurs encore plus élevées dans certaines régions du centre de la France, mais aussi à proximité des frontières de l’extrême nord du pays.

L’info en + : alors que la douceur et les conditions anticycloniques dominent la France depuis plusieurs semaines, on constate un retour tardif et temporaire de l’hiver entre le 1er et le 5 avril. On observe des températures descendant jusqu’à -5°C sur le réseau Sencrop installé en Champagne-Ardennes. Des records de froid sont battus et les flocons de neige sont observés jusqu’en plaine dans plusieurs régions. Quelques jours après, entre le 8 et 9 avril, c’est une tempête qui touche les régions situées entre l’arc Atlantique et la plaine d’Alsace avec de fortes rafales de vent.

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Exemple d’impact sur l’agriculture : La sécheresse du printemps, suite à celle de l’hiver, engendre un assèchement des sols. Ces conditions peuvent entraîner, chez les céréales, une diminution du nombre d’épis, de grains par épi, ainsi que du poids par grain. Cela peut donc impacter le volume de production.

L’été 2022

Les températures relevées durant la période juin-juillet et août ont été exceptionnelles. Au total, 3 vagues de chaleur ont été enregistrées en France durant cet été remarquable (entre le 15 juin et le 19 juin, du 12 au 25 juillet, puis entre le 31 juillet et le 13 août). L’ensemble des régions françaises ont été touchées et de nombreux records de chaleur sont battus. Il s’agit alors d’une période compliquée pour les humains, les bêtes, mais aussi la végétation. Le 18 juin dernier, la trentaine de stations de référence de Météo France (permettant de délivrer une moyenne nationale de température), indique une température maximale moyenne sur le territoire de 36,6°C. « C’est un record absolu tous mois confondus », communiquent à l’époque, les experts météo. Sur le réseau Sencrop, les stations météo surchauffent avec des pointes jusqu’à 43°C relevés dans les plaines de Nouvelle-Aquitaine. Au nord de la Loire, on suffoque aussi avec des températures affichant de 36 à 39°C entre les côtes de la Manche et les frontières allemandes. C’est ainsi que l’été 2022 se classe à la deuxième place des étés les plus chauds jamais enregistrés dans le pays depuis le début des relevés météorologiques.

Les précipitations ont par ailleurs été largement déficitaires sur le territoire. Une énième fois, le déficit en pluies atteint les 40 à 60% sur la majeure partie de la France. Ce manque d’eau devient critique dans le sud du pays, comme en Occitanie. Cet été 2022 rentre dans le top 10 des étés les plus secs de l’histoire météo dans l’hexagone sur la période 1959-2010.

L’info en + : en juin, de violents orages ont balayé la France. D’importants dégâts sont rapportés à la suite de violentes rafales de vent et d’importantes chutes de grêle. Des dégâts majeurs sont observés dans le Centre-Ouest de la France, notamment sur de la culture de vignes. Le mois de juin devient le mois de juin le plus foudroyé en France, avec un total de 206 257 impacts de foudre (éclair nuage-sol). Le 18 août, un très violent épisode orageux, inédit, frappe l’ouest de la Corse avec des rafales de vent dépassant les 200 km/h. Une station météo Sencrop installée dans la région du Cap Corse enregistrera une rafale à 119 km/h au passage de cette violente ligne orageuse.

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Exemple d’impact sur l’agriculture : La sécheresse rend difficile la récolte chez les exploitants agricoles et des pertes importantes sont recensées dans de nombreuses cultures par manque d’eau et l’omniprésence d’une chaleur extrême. La baisse de rendement est par exemple de -12,8% pour le maïs non irrigué au niveau national.

L’automne 2022

Cette saison suit le même chemin que les 3 précédentes. Les températures sont restées de septembre à novembre largement au-dessus des normales de saison sur la totalité des régions, à quelques exceptions locales. Durant cet automne, des records de chaleur tombent encore. Le 12 septembre dernier, on relevait 40.2°C sur la commune de Pissos (Landes). Cette valeur constitue un nouveau record mensuel national. Les températures atteintes feront de cette saison l’automne le plus chaud jamais enregistré en France avec une température moyenne nationale située à +2.1°C au-dessus de la normale.

De son côté, l’ensoleillement a été plus proche des normales, grâce au retour de pluies parfois importantes sur le territoire. Pas assez cependant, pour effacer la sécheresse installée depuis des mois sur une grande partie du territoire. D’une région à l’autre, on assiste ainsi à un grand écart dans les données publiques de Météo France. L’excédent de pluies atteint parfois les 10 à 50% entre Bretagne et Alsace, mais les pluies restent déficitaires plus au sud, notamment sur les côtes méditerranéennes avec un manque d’eau atteignant parfois les 50% par rapport aux normales. Parmi les 20 000 stations météo Sencrop installées en France métropolitaine, les cumuls de pluies sur la saison atteignent ou dépassent parfois les 400mm, (principalement en Bretagne et dans les Hauts-de-France), mais restent inférieurs à 100mm pour de nombreuses stations installées sur les bords du Golfe du Lion.

L’info en + : plusieurs phénomènes tourbillonnaires, des tornades, sont observées en France en octobre. L’une d’elles à parcouru un peu plus de 200 km entre la Normandie et la frontière belge. D’importants dégâts sont rapportés à son passage dans un village du Pas-de-Calais. Virulente, cette tornade est classée EF3 sur l’échelle de Fujita.

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Exemple d’impact sur l’agriculture : les températures très douces et un cumul degrés-jour exceptionnel de cette saison ont favorisé des stades de croissance précoces chez les céréales et ont favorisé la présence de maladies et de ravageurs.

Et les dernières heures de l’année 2022 ?

Après une séquence froide, mais sans aucun record de froid battu durant la première quinzaine du mois de décembre, la douceur s’est de nouveau imposée sur les derniers jours de l’année. Le passage de plusieurs perturbations sur le territoire, entraînant la mise en place répétée de flux d’ouest-sud-ouest, permettra durant plusieurs jours aux températures de se situer au-dessus des normales de saison. Pour la journée de la Saint-Sylvestre, de nombreux records de températures maximales ont été battus en France comme à Strasbourg (18.6°C relevés), à Rennes (18°C) ou encore à Lille (16.1°C). Des températures situées de 5 à 10°C au-dessus des valeurs saisonnières. Exceptionnel ! A l’image encore une fois de 2022 qui devient l’année la plus chaude jamais observée en France depuis le début des relevés météorologiques.

L’info en + : le 31 décembre, journée de la Saint-Sylvestre, l’ensemble du réseau de stations météo Sencrop, à quelques exceptions près, a affiché une température maximale supérieure à 10°C.

Cette année, chargée en évènements climatiques extrêmes, révèle l'importance de pouvoir suivre et anticiper les évènements climatiques pour pouvoir gérer au mieux les risques culturaux et ainsi protéger les rendements. La mission de Sencrop prend alors tout son sens !

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