Douceur et chaleur ont rythmé l’année 2022 jusqu’au bout. Les derniers jours de l’année ont été très doux, avec des records parfois battus et les premières heures de 2023 sont déjà exceptionnelles.
Jusqu’au bout, 2022 a battu des records. Après des mois baignés dans une douceur (et chaleur) remarquable, sans une goutte de pluie, parfois durant des semaines entières, les derniers jours de l’année ont été remarquables. Avec un flux orienté sud-ouest, des températures très douces ont envahi la France. Sur le réseau Sencrop, les températures maximales enregistrées durant la journée de 31 décembre ont été impressionnantes : des valeurs anormales, situées de 10 à 20°C au-dessus des valeurs saisonnières sur le territoire.
Les données officielles de Météo France confirment ce sursaut du printemps en plein cœur de l’hiver. L’organisme a relevé une anomalie thermique de +8,2°C à l’échelle de la France : c’est l’excédent thermique le plus élevé de l’année 2022 ! C’était sans compter sur la nuit du 30 au 31 décembre qui est devenue historique : elle est la nuit la plus douce jamais observée en France en hiver, confirme l’organisme public. Là aussi, les températures minimales observées sur le réseau Sencrop sont exceptionnelles près de la mer, dans les terres ou dans les zones de reliefs.
Plusieurs records mensuels de températures minimales maximales ont donc été battus les 30 et 31 décembre derniers, clôturant une année 2022 exceptionnelle. C’est dans la moitié nord de la France que les records ont été les plus nombreux.
13, 14, 15… jusqu’à 25°C relevés le 1er janvier, c’est tout simplement exceptionnel. Avec un flux de sud-ouest persistant, la douceur semble s’être installée durablement sur la France.
D’après les prévisionnistes de Météo France, « il s’agit de la journée la plus douce jamais enregistrée en janvier ». Les températures douces se sont maintenues sur la France au cours des premiers jours de l'année 2023. On espère cependant le retour du froid et de la neige en montagne. La pluie est aussi très attendue dans le sud, notamment autour du bassin méditerranéen qui souffre toujours fortement du manque d’eau depuis maintenant plusieurs mois.
Les températures douces de ce début d’année impactent à plusieurs niveaux les productions agricoles en cours. Elles aggravent les risques liés aux gelées tardives, favorisent le développement de ravageurs et maladies et accroissent le risque de manque d’eau.
La végétation, en raison de ces conditions météorologiques exceptionnelles, pense que le printemps fait son arrivée. Or, il s’agit d’un faux printemps ! Cela favorise alors le développement précoce des végétaux et l’apparition de bourgeons. Si ce développement reste limité pour les cultures basant leur croissance sur la durée des journées, telles que le blé, cette situation est plus problématique pour les arbres fruitiers dont le développement dépend des températures. Leur développement précoce les expose alors fortement aux gelées tardives.
La présence de parasites tels que les pucerons est généralement limitée et régulée par l’arrivée du froid au cours de l'hiver. Cependant, ces températures douces facilitent leur prolifération, ce qui peut être problématique pour de nombreuses cultures telles que les betteraves. La présence de pucerons favorise par exemple le développement de la jaunisse dans ces dernières.
Durant la période hivernale, une période de froid est nécessaire aux céréales pour que ces dernières entrent en repos végétatif et puissent, le printemps venu, entamer leur floraison. En l’absence de période de froid suffisante, leur développement se poursuit et leur exposition au risque de gel augmente.
Enfin, les températures douces et les faibles précipitations limitent l'enneigement dans les montagnes. Cela impactera directement les productions agricoles le reste de l’année. En effet, un enneigement limité signifie moins de fonte de neige au printemps et donc moins de libération d’eau pour les productions agricoles, qui en auraient pourtant bien besoin suite aux fortes sécheresses de l’année 2022.
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