Année 2023 : entre sécheresses, inondations et chaleurs tardives

L’année météorologique a été bousculée par de nombreux phénomènes : fortes chaleurs, mais aussi orages violents et tempête majeure. Découvrez notre bilan annuel.

Hiver 2022/2023

Durant 32 jours, pas une seule goutte de pluie n’est tombée en France entre la fin janvier et la fin février. Du jamais-vu, faisant craindre déjà à l’époque un manque de précipitations sérieux pour la suite de l’année. Le mois de février a ainsi été extrêmement sec avec un déficit de pluie de 75% d’après les données officielles de Météo France. Le déficit total de précipitations sur le pays atteint les 25% sur la durée totale de l’hiver.

Malgré quelques tentatives, le froid ne s’est pas durablement installé. Les températures ont parfois plongé, comme le 17 décembre 2022 avec près de -10°C sur certaines stations du Puy-de-Dôme. On relèvera également entre -4 et -12°C de la Normandie à la plaine d’Alsace durant cette même journée glaciale. Mais très vite, la douceur a chassé l’hiver avec plusieurs records observés lors des fêtes de fin d’année. La saison froide est donc restée trop douce en moyenne, avec des températures parfois situées 1 à 2°C au-dessus des valeurs de saison notamment sur la façade Est du pays. 

Printemps 2023

Comme en 2022, certains arboriculteurs et viticulteurs ont dû faire face à des gelées arrivant après des périodes de douceur. Malgré quelques baisses de températures, la douceur est restée générale durant cette deuxième saison de l’année 2023 avec une température moyenne située 0,6°C au-dessus de la normale saisonnière d’après les données climatologiques. 

La pluie fait son retour au printemps, parfois en abondance dans certaines régions. Cette saison est parfois témoin d’orages violents, comme lors de la journée du 13 mars avec près d’une trentaine de départements traversés par de forts orages entre le Sud-Ouest et le Nord-Est de la France. C’est d’ailleurs la première fois que l’on observe une saison conforme aux normales en termes de précipitations depuis l’été 2021 à l’échelle du territoire. Il est toutefois essentiel de rappeler que de grandes disparités existent en fonction des régions : le nord a connu des précipitations excédentaires, alors que la zone méditerranéenne souffrait encore et toujours d’un manque sérieux d’humidité.

Été 2023

L’été 2023 est le 4ème été le plus chaud depuis 1900. Si certains départements comme les 4 départements bretons et le Nord-Pas-de-Calais n’ont connu aucune vague de chaleur durable, c’est loin d’être le cas pour une large majorité des régions, comme celles bordant le bassin méditerranéen. Ainsi, la France connaît à nouveau une saison trop chaude par rapport à ses normales de saison d’environ 1,4°C. Sur le réseau de stations météo Sencrop, on relève des températures supérieures à 40°C mi-juillet.

Un peu comme lors du printemps 2023, la pluviométrie a dans l’ensemble été conforme aux normales saisonnières lorsque l’on analyse à l’échelle nationale. Mais attention, cela ne doit pas cacher les grandes disparités à l’échelle locale. Les agriculteurs de la vallée du Rhône n’ont pas connu les mêmes conditions que leurs confrères bretons. On notera également le retour d’orages particulièrement violents sur la première partie de l’été, entre juin et juillet entre la Nouvelle-Aquitaine et la région Grand-Est. Dans le Sud-Est, la sécheresse en permanente accentuation jusqu’à la mi-juin, avant le retour de précipitations, a repris un nouvel élan jusqu’en août avant le retour de conditions plus humides sur les derniers jours de l’été. 

Automne 2023

Et si l’été ne voulait pas partir ? Difficile en effet de parler de conditions automnales en France jusqu’à la mi-octobre. Les températures ont été remarquables en septembre, mais aussi début octobre comme dans le Centre-Ouest avec des températures dépassant parfois les 30°C. L’automne 2023 se classe à la première place des automnes les plus chauds de France depuis le début des relevés. D’après les données climatologiques officielles de Météo France, la température nationale a été 2,5°C plus chaude que la normale saisonnière.

Côté précipitations, là-encore, le temps est resté très sec sur les premières semaines de l’automne avant un retour fracassant de perturbations à la mi-octobre. Des pluies répétées, souvent soutenues, se sont échouées, entraînant rapidement des inondations. De très nombreuses régions ont ainsi été concernées : Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Pays-de-la-Loire ou encore Rhône-Alpes. Les précipitations ont été remarquables dans le Pas-de-Calais : il est tombé l’équivalent de 3 à 4 mois de pluie en seulement 3 semaines sur la partie Ouest du département. À l’échelle de la France, on relève un excédent général de précipitations permettant enfin aux nappes phréatiques de retrouver un niveau satisfaisant sur une très large majorité des régions. Cette saison sera marquée par le passage de la tempête Ciaran, notamment entre la Bretagne et la Normandie. Les rafales ont parfois dépassé les 170 km/h sur les côtes.​​