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Bilan météo 2024 : une année trop douce et une humidité des sols record

Bilan météo 2024 : une année trop douce et une humidité des sols record

Si l’année 2024 s’est illustrée par une température toujours élevée, ce sont principalement les pluies qui ont marqué les esprits et nos parcelles agricoles. Des champs gorgés d’eau en raison d’un défilé de perturbation (presque) tout au long de l’année.
Découvrez notre bilan climatologique de l'année. 

Plus de 1000 mm de précipitations, en moyenne, sur la France. L’année 2024 a été l’une des années les plus pluvieuses depuis 1959, d’après les données climatologiques officielles de Météo France. Quand on rentre dans les détails, on observe un excédent de pluviométrie d’environ 15%, bien que des exceptions importantes existent : depuis plus de 24 mois, les précipitations restent déficitaires sur les Pyrénées-Atlantique. Sur ce département, le retard par rapport à la normale annuelle de pluie est de 10%. Limitrophe de ce territoire, l'Aude a aussi souffert d’un manque de perturbations pluvieuses : le déficit atteint les 20%.

Parmi les saisons les plus pluvieuses en 2024, le printemps. C’est le plus pluvieux depuis 2008. Il n’arrive cependant pas à entrer sur le podium des printemps les plus humides depuis le début des relevés météorologiques, mais obtient quand même la 4ᵉ place.

Carte des précipitations relevées en France en 2024 par le réseau de stations météo Sencrop © Sencrop 

Quid des autres saisons en 2024 ? L’hiver de l’année dernière a été relativement “normal”, d’un point de vue des précipitations. Encore une fois, il est important d’ajouter que des différences existent d’une région à une autre. Même constat pour l’été d'un point de vue météorologique, parfois malmené par des passages orageux très pluvieux, apportant aussi des chutes de gros grêlons.

C’est en septembre que les pluies sont largement revenues en France, l’excédent pluviométrique à l’échelle nationale a atteint les 60% : du jamais-vu depuis 25 ans, confirment les données publiques. Suivra octobre, là aussi très pluvieux avant l’arrivée des mois de novembre et de décembre, plus secs, car plus anticycloniques. Pour ces deux derniers mois de l’année, on observera régulièrement des bancs de brumes et de brouillards, notamment au nord de la Loire. 

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L’info en + : le retour de perturbations importantes, parfois très pluvieuses en 2024, ont permis de mettre un terme à une sécheresse immédiate des premiers centimètres de nos sols sur une très large partie du pays. Depuis 2 ans, le taux d’humidité des sols était bas, comme les nappes phréatiques qui ont pu largement se recharger, à l’exception de certains secteurs. 
Nappes phréatiques au 1er janvier 2024 © BRGM 

Les températures à un niveau très haut

13,9°C est la température moyenne relevée en France, pour l'ensemble de l’année 2024. Sans surprise, elle se positionne au-dessus de la normale, à +0,9°C. Pour rappel, ces comparaisons aux normales de saison s’effectuent sur la base des données climatologiques collectées entre 1991 et 2020, par l’organisme officiel Météo France.

Au total, 4 régions arrivent en tête des régions où la température a été la plus élevée en 2024 par rapport à ces valeurs : Grand-Est, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes et Corse.

Évidemment, on se souvient une nouvelle fois du seuil des 40°C atteint et même dépassé durant l’été à plusieurs reprises. Sur le réseau Sencrop, on relève jusqu’à 41°C durant la première quinzaine d’août dans le département de la Gironde. Toujours concernant les températures élevées, il est important de rappeler que la France a connu deux grandes vagues de chaleur pendant la saison chaude. La première à la fin du mois de juillet et la seconde au cœur du mois d’août. 

Carte température moyenne en France en 2024, réseau Sencrop © Sencrop

Constat frappant aussi, le niveau des températures minimales, celles relevées au moment où le mercure est censé être le plus bas dans une journée (la nuit ou très tôt le matin) : ​de nombreuses nuits tropicales ont été observées près du Bassin méditerranéen. On parle de nuit tropicale, dès lors que le thermomètre ne descend pas en dessous de 20°C la nuit.

Si le début de l’été a parfois été frais, la chaleur a vite repris ses habitudes dans nos contrées. Les données climatologiques de référence mettent en évidence une nuit remarquable : celle du 30 au 31 juillet dernier durant laquelle la température moyenne en France était de 21,1°C. Elle est devenue la quatrième nuit la plus chaude depuis le début des relevés météo en 1947. 

Et les autres saisons alors ? L’hiver 2023/2024 aura été très doux, malgré quelques percées hivernales en plaine. Rappelez vous du mois de février presque record. Nous avions vécu le 2ᵉ mois de février le plus chaud jamais enregistré depuis le début des mesures. Trop doux aussi au printemps et en automne.

Quelques grands événements météo de l’année 2024 en France métropolitaine (Corse incluse). 

  • Des inondations importantes : si l’année 2024 a été très pluvieuse un peu partout sur nos terres, les inondations, elles, ont été particulièrement remarquables entre décembre 2023 et février 2024. Les Hauts-de-France ont particulièrement été touchés, notamment le département du Pas-de-Calais qui a été placé à plusieurs reprises en vigilance orange puis rouge pour les crues. 
  • Entre le 17 et le 19 mai 2024, des précipitations régulières et intenses s’abattent dans l’extrême Nord-Est du pays. Les départements de la Moselle et du Bas-Rhin sont concernés. Des inondations majeures sont rapportées dans plusieurs localités alors que l’on enregistre des cumuls de précipitations en 24h se rapprochant des 100 mm. 
  • Un grave épisode cévenol touche plusieurs départements du Sud-Est de la France entre le 15 et 18 octobre 2024. Est principalement concerné : le département de l’Ardèche avec près de 700 mm relevés en une soixantaine d’heures dans les zones les plus touchées. Des inondations là-encore majeures sont observées dans plusieurs villes et villages. 
  • Le réchauffement climatique n’empêche pas le retour du froid : à quelques jours de l’hiver météorologique, une vigilance orange pour neige et verglas est émise sur une vaste zone s’étendant des bords de Manche à la région Grand-Est. On relève à l’époque près de 30 cm de neige sur les hauteurs franciliennes, notamment dans les massifs forestiers du Val-d’Oise le 22 novembre 2024

Kévin Floury