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Été pourri : non, la météo ne s’est pas trompée

Été pourri : non, la météo ne s’est pas trompée

C’est une polémique qui est née au milieu des gouttes de pluie en juillet. Après des températures fraîches et des précipitations parfois records, les prévisionnistes ont été pointés du doigt pour « leurs mauvaises prévisions ». Injustement.

« L’été sera très chaud » : c’était à priori la promesse en mai dernier. L’annonce fait la Une des grands journaux comme Le Parisien qui promet soleil et chaleur. Que nenni, le mois de juin s’est résumé par des orages parfois violents, des pluies abondantes dans certains territoires. Si on espérait mieux pour le mois de juillet, là encore c’est la désillusion. Des pluies records ont été enregistrées un peu partout en France entre la vallée du Rhône, les Ardennes ou encore le sud-Bretagne. Il n’avait jamais autant plu dans ces territoires qui espéraient le ciel bleu de l’été. Même constat chez nos voisins belges, luxembourgeois et allemands. De violents orages et d’intenses précipitations se répétant sur plusieurs jours causeront de graves pertes humaines et matérielles, alors que là aussi l’été semblait promettre chaleur et soleil.

Prévisions saisonnières et réseaux sociaux : un orage au cœur de l’été

Alors que le mois de juillet est à peine terminé, Pather, utilisateur de Twitter indique avoir « ressorti les décorations de Noël ». Kelp, lui, indique que Météo France a annoncé tout le contraire de ce qui s’est passé. Vacances gâchées, commerçants sous la pluie, fréquentation en baisse, moisson retardée de plusieurs semaines, tracteurs bloqués dans les champs… l’été semble avoir disparu. Météo France se retrouve au cœur d’un véritable orage sur le web. Le procès de l’organisme public s’organise sur les réseaux sociaux, cartes à l’appui. La toile accuse les prévisionnistes d’erreur, de flop. En avril dernier, Météo France avait en effet publié deux cartes annonçant un début d’été probablement « plus sec que la normale ». La probabilité était de 50%. Autre carte publiée : la température. Là encore, une grande partie de la France semblait se diriger vers un été plus chaud que la normale. Mais un détail a échappé à beaucoup : le terme de « prévisions saisonnières ».

Non, un été chaud et sec n’était pas prévu

Car si il est « facile » de faire la pluie et le beau temps pour les 10 prochains jours, prédire la couleur du ciel pour les 3 à 4 mois à venir relève encore de l’exploit. Pour résumer, les prévisions saisonnières ne sont que des tendances. Il ne s’agit pas de prévisions météo classiques que vous entendez quotidiennement à la radio ou que vous regardez le soir après le 20h à la télévision. Ces prévisions saisonnières regardent au loin et n’ont qu’un seul but : déterminer le climat possible pour le trimestre à venir. Il ne s’agit que de scénarios, que de probabilités qui chercheront à savoir si l’été ou l’hiver prochain seront plus chauds ou plus froids que la normale. Plus sec ou plus humide. Dans tous les cas, seuls 2 paramètres sont étudiés : la température et les précipitations.

Des prévisions saisonnières à prendre avec des pincettes

« La prévisibilité de la température en Europe de l’Ouest, sans être nulle, reste faible. Ceci est dû aux caractéristiques de la circulation générale de l’atmosphère au-dessus de l’Océan Atlantique aux latitudes tempérées », détaille Météo France. Pas de doute que les cartes de prévisions saisonnières doivent être prises avec grande prudence. À l’échelle européenne, la fiabilité est médiocre. En revanche, elle est bien meilleure aux latitudes tropicales comme aux Antilles. Ces tendances météo à long terme restent essentielles pour de nombreux secteurs comme le monde agricole, les assurances ou encore l’énergie afin d’évaluer et d’anticiper la possible météo à venir.

Vagues de chaleur, canicules… sont-elles prévisibles ?

Alors que la plupart des régions françaises ont évité les fortes chaleurs durant l’été, beaucoup de tweets semblaient regretter ces derniers mois l’absence de vague de chaleur ou de canicule. Comme si l’on s’habituait au réchauffement climatique. En juillet, malgré des conditions météo rythmées par la pluie et les nuages, le thermomètre s’est malgré tout positionné dans les normales de saison (indicateur national : -0,1°C/normales saisonnières). Un dôme de chaleur est malgré tout venu alimenter en fortes températures, durant plusieurs journées, le sud-est de la France à la mi-août. Les 40°C ont été dépassés dans l’arrière pays méditerranéen comme dans le Var et les Bouches-du-Rhône. Là encore, impossible pour les prévisions saisonnières de prévoir ces coups de chaud plusieurs mois à l’avance…

par Kévin Floury