Cette année encore, la récolte des raisins aura fait parler d’elle ! Entre restrictions sanitaires et conditions météo mitigées, les vignerons ont hâte de dresser le bilan de cette saison de travaux agricoles dont les rendements semblent malgré tout rassurants grâce à la chaleur estivale.
Sans surprise, les aléas météorologiques influencent directement l’agriculture. Et cela s’avère d’autant plus vrai dans le domaine de la viticulture de par la fragilité des bourgeons et des fruits portés par la vigne. Gelées tardives, maladies, grêle, sécheresse… nombreux sont les risques pour tous les responsables de vignoble.
Des gelées printanières très tardives.
Le réveil du mercredi 13 mai 2020 fut anxiogène pour un grand nombre de vignerons, notamment en Belgique. Avec des températures négatives relevées par endroits au petit matin, les bourgeons bien développés grâce à la douceur des semaines précédentes ont bien failli ne jamais donner de jus !
Les parcelles ont cependant produit des quantités de raisins raisonnables et de bonne qualité. Le Domaine du Blanc Caillou situé à Landelies (province de Hainaut, Belgique) a creusé un chai dans la roche calcaire… une première pour le pays ! Celui-ci est actuellement aménagé par la coopérative afin de pouvoir mener à bien la première vendange complète prévue pour la fin de l’été 2021.
Une station météo connectée Sencrop sera bientôt installée sur ce petit vignoble d’une superficie de 1,5 ha. Elle sera particulièrement utile au printemps lorsque des gelées tardives surviendront. Tenir à l’oeil la température humide et l’intensité du vent permet d’anticiper une possible gelée radiative (survenant par temps calme et frais). De plus, le pluviomètre aidera M. Boddaert — le responsable des vignes et de la production du vin — à intervenir pour lutter contre le mildiou et l’oïdium.
Plus au sud… une météo propice aux maladies.
Commençons par un point positif : les rendements de 2020 sont généralement meilleurs que l’année passée. C’est le cas dans le Languedoc-Roussillon après des péripéties peu encourageantes. “C’est une année compliquée… Nous avons eu un printemps humide et donc beaucoup de mildiou sur les vignes. (…) Notre production bio ne facilite pas la lutte contre les maladies” témoignait début août Sébastien Alexis, le directeur du Château Combe Longue situé dans la région de Narbonne.
Mildiou… pourquoi donc ? A la fin du printemps 2020, les perturbations pluvieuses se sont succédées sur la France. Avec la hausse logique du mercure, les régions proches de la Méditerranée, dont le Languedoc-Roussillon, ont connu des averses parfois abondantes (voir cumuls de pluie des 11 et 12 juin 2020 sur la carte ci-dessous). L’apport en humidité et les premières chaleurs ont été complémentaires à la prolifération du mildiou sur certaines parcelles de la région.
Dès lors, l’anticipation des maladies se présente comme un réel enjeu environnemental et économique pour les vignerons. La station météo connectée permet de fournir les données nécessaires (température, pluviométrie, hygrométrie) au bon fonctionnement d’un OAD (Outil d’Aide à la Décision) qui peut ensuite générer une prévision du risque de maladies. En récoltant des données ultra-locales et en les insérant dans un OAD comme Movida, les instruments Sencrop deviennent des partenaires de taille dans la lutte contre le mildiou et l’oïdium.
A Bordeaux comme à Reims, le sol a soif.
Dans le Bordelais, le cumul de pluie moyen du mois de juillet 2020 est inférieur à 5 millimètres (ou 5 litres / mètre carré) alors que la normale se situe à environ 50 millimètres ! En Champagne, région viticole en théorie bien arrosée grâce à sa position géographique, on compte seulement une dizaine de millimètres de précipitations sur tout le mois. “Malgré la sécheresse, on devrait récolter du bon raisin même si le rendement 2020 ne sera pas très bon” explique G. Vuille de la Maison Bollinger.
Le stress hydrique peut poser problème aux nouveaux plants dont le développement requiert davantage d’eau. S’il y a une nécessité grandissante d’irriguer la vigne, il est aussi fondamental de gérer au mieux cette utilisation de l’eau pour des raisons écologiques et économiques. Les données récoltées par le pluviomètre Sencrop font partie intégrante de cette réflexion proactive.
La grêle glace le sang des vignerons !
La soirée du mardi 11 août a été particulièrement angoissante pour les vignerons de la région de Bordeaux. Au moment où la récolte des raisins se mettait en route dans de nombreux domaines viticoles, un orage puissant a frappé la région. De la grêle a été observée localement, semant la panique sur les travaux de vendanges en cours. Une zone d’instabilité s’est développée dans le Golfe de Gascogne à la suite d’un apport d’humidité et au contact de l’air très chaud, des cumulonimbus chargés en eau ont glissé vers la Garonne. Les relevés pluviométriques prouvent l’intensité des précipitations. En effet, les valeurs y ont dépassé par endroits les 40 mm (ou litres / mètre carré).
Grâce au radar Sencrop, qui permet de visualiser le déplacement des zones de précipitations à plus ou moins 3 heures (aspect rétrospectif et aspect prévisionnel), les exploitants peuvent optimiser au mieux l’organisation de leurs chantiers et éventuellement protéger les vignes des grêlons destructeurs.
Faire face aux nouveaux enjeux climatiques représente une lourde tâche pour les agriculteurs. C’est dans cette optique que Sencrop concentre son énergie afin d’accompagner au mieux dans cette transition climatique et environnementale par le biais de stations météo connectées.
par Eglantine Vanhove
Équipe Sencrop
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