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L’hiver 2022-2023 a de nouveau été trop doux et trop sec en France

L’hiver 2022-2023 a de nouveau été trop doux et trop sec en France

Avec des conditions anticycloniques une grande partie de l’hiver, la France a souffert de l’absence de perturbations. Un temps sec a dominé, alors que les saisons précédentes ont déjà manqué de précipitations.

Un hiver très doux

Encore une fois, douceur et sécheresse ont régné. En France, depuis de longs mois maintenant, les températures sont en moyenne, en permanence au-dessus des normales de saison. L’hiver que nous venons de vivre a suivi la tendance. Bien loin cependant de l’hiver 2019-2020, qui reste le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés météorologiques en 1900. Toutefois, cette saison froide 2022-2023 se positionne à la 15e place des hivers les plus doux en France. D’après les données officielles de Météo France, la température moyenne en France entre le 1er décembre dernier et le 28 février a été de 0,8°C supérieure aux normales de saison. Sans surprise, et comme confirmé par nos relevés, c’est la région Corse qui a été la plus douce de France durant cet hiver.

Légende : moyenne de température relevée, 1er décembre 2022/28 février 2023 - © Sencrop

Le froid et la neige sont restés discrets en plaine, malgré quelques apparitions temporaires et peu étendues géographiquement. La plus importante a été observée au début de la saison, durant les 3 premières semaines du mois de décembre avec des températures parfois très basses sur le territoire. D’importantes gelées ont été relevées entre le 16 et 17 décembre derniers, notamment dans le Nord-Est de la France. Le réseau de stations météo Sencrop a enregistré jusqu’à -12°C dans le nord de l’Alsace.

Légende : carte des températures minimales, 17 décembre 2022 - © Sencrop

Ces températures hivernales n’ont cependant pas duré et la douceur est revenue en force pour les derniers jours de l’année. Elle s’est même accentuée encore un peu début 2023 avec des températures atteignant ou dépassant les 20°C.

Un hiver trop sec

L’anticyclone des Açores durant cet hiver a dressé un champ de haute pression « plus puissant que la normale », d’après les spécialistes. Impossible alors pour les perturbations de venir arroser nos régions, déjà si touchées par le manque de précipitations depuis des mois. En moyenne sur les 3 mois de notre hiver météorologique, les données officielles confirment un déficit de pluies à l’échelle de la France de 25%, propulsant cet hiver à la 9e place des hivers les plus secs depuis 1959. Une situation qui s’est encore aggravée sur les derniers jours de la saison froide, avec l’un des mois de février les plus secs depuis le début des relevés.

Légende : cumuls de précipitations 1er décembre 2022/28 février 2023 - © Sencrop

Sans oublier ces 32 jours où les pluies ont quasiment disparu de la France. En effet, entre le 21 janvier et le 21 février dernier, le cumul total de précipitations relevé en moyenne dans nos régions métropolitaines a été inférieur à 1mm. Constat partagé sur les plus de 23 000 stations météo agricoles Sencrop installées en France.

Légende : cumuls de pluies 21 janvier/21 février 2023 - © Sencrop

À la sortie de l’hiver, 80% des nappes phréatiques sont touchées par un important manque de ressource en eau avec des niveaux qualifiés de bas à très bas. Une quinzaine de départements est également concernée par des restrictions de l’usage de l’eau. Les Pyrénées-Orientales est le département le plus touché et a été placé, il y plusieurs semaines déjà, en état « d’alerte renforcée » avec une réduction obligatoire des prélèvements d’eau à des fins agricoles supérieure ou égale à 50%.

Les impacts de cet hiver pour les productions agricoles

Cet hiver doux et sec impacte directement les produirons agricoles.

Les températures douces ont:

  • augmenté les risques liés au gel, notamment en arboriculture et viticulture. En effet, ces températures favorisent le développement précoce des végétaux et l'apparition de bourgeons. Ce sont les bourgeons qui sont alors exposés au gel. Ce risque reste d'ailleurs très présent lors du printemps et il est important de rester vigilant, malgré les températures douces actuelles.
  • favorisé à certaines périodes la présence de parasites tels que les pucerons. Ces populations ont pu être régulées lors des vagues de froid.

Les périodes de sècheresses ont quant à elles :

  • empêché le rechargement des nappes phréatiques, servant de ressource d'eau pour l'irrigation estivale. Le risque, si les nappes phréatiques ne se rechargent pas vite, est que les précipitations pendant le printemps soient utilisées directement par les racines des végétaux et ne parviennent donc pas à s'infiltrer en profondeur.
  • augmenté le risque de restrictions d'utilisation des ressources en eau.
  • augmenté le risque d'une baisse de rendements liée au manque d'eau.