Ces 2 dernières semaines, des orages parfois virulents ont traversé la France. Des chutes de grêle ont entraîné à plusieurs reprises des dégâts importants dans les vignobles du Chablis. Au moins 1000 hectares ont été touchés.

Un véritable conflit de masse d'air est à l'origine des violents orages qui ont touché la France entre le 1er et 2 mai dernier. Autour de 27°C en plaine d'Alsace l'après-midi du 1er mai, contre 11°C en Seine-Maritime au même moment. Cette forte amplitude thermique a entraîné la formation d'orages parfois violents entre le Centre-Est de la France et les Côtes de la Manche.

Sur notre cartographie représentant les différentes températures maximales relevées sur la moitié Nord du pays, la différence air chaud/air frais est particulièrement visible sur une ligne allant de Dijon à Dieppe. La présence d'un air plus doux, plus chaud sur l'Europe continentale et l'arrivée d'un air océanique en provenance de l'Atlantique ont favorisé le développement des orages entre 16h et 17h. Les départements du Rhône, de la Saône-et-Loire et de la Côte-d'Or ont été les premiers touchés. Ces orages grêligènes ont entraîné des dégâts dans plusieurs vignobles de ces départements.

A l'avant immédiat de ces orages, les rafales de vent sont restées faibles. Sur le réseau Sencrop, aucune rafale de vent violent n'a été enregistrée. Toutefois, le caractère supercellulaire des orages était en revanche parfaitement visible à l'approche de la dégradation orageuse, comme ici dans le département de l'Yonne. On y découvre un important nuage d'orage (appelé cumulonimbus) et une excroissance nuageuse à la base de l'orage, faisant presque croire que le nuage s'apprête à toucher les terres agricoles.

Les orages ont ensuite progressé vers le bassin parisien, fortement touché à son tour. Des chutes de grêle ont également été signalées avant que ces puissantes cellules orageuses ne concernent la Picardie et une partie de la région Normandie. Les éclairs et le tonnerre ont ensuite traversé la Manche pour rejoindre l'Angleterre.

Si les rafales de vent ont été peu intenses, les précipitations ont souvent été soutenues au passage de ces orages. On a pu relever en peu temps sur le réseau Sencrop entre 20 et 30 mm de précipitations soit l'équivalent de 20 à 30L d'eau par mètre carré en moins d'une heure. Ces précipitations soudaines sont arrivées sur des sols souvent gorgés en eau. Trop importantes pour être absorbées, ces pluies ont régulièrement entraîné des ruissellements et des petites ravines dans les champs détrempés.

Selon le président de la Fédération de défense de l’appellation Chablis interrogé par France Bleu, au moins 1000 hectares sur 6000 ont été touchés “à des degrés différents”. Des parcelles entières ont été détruites toujours en raison de la chute de grêlons ayant atteint par endroit les 5 cm de diamètre.

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