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Bilan gel : après le gel début avril, les pertes sont moins importantes qu’en 2021

Bilan gel : après le gel début avril, les pertes sont moins importantes qu’en 2021
Température minimale moyenne relevé entre le 1 et 5 avril en France © Sencrop

C’est toute une filière qui a retenu son souffle. Avec le retour du froid et des gelées début avril, viticulteurs et arboriculteurs ont veillé nuit et jour pour sauver leur récolte. Malgré des pertes parfois très importantes, les dégâts semblent être moins étendus que les prévisions.

Moins grave que prévu ? Alors que le froid annoncé début avril inquiétait tout un secteur déjà très touché l’année dernière, les dégâts semblent être moins nombreux qu’annoncés. Tout a commencé fin mars, avec l’arrivée d’un air très froid en provenance de l’Arctique. Une grande partie de l’Europe de l’Ouest s’est retrouvée en hiver, après une période de douceur remarquée notamment en France.

Début avril, les gelées se sont enchainées un peu partout sur le territoire, faisant craindre d’importantes pertes chez les arboriculteurs et les viticulteurs. Il faut dire que le thermomètre n’a pas fait semblant : la nuit du 5 avril dernier a été la plus froide depuis 75 ans en France pour un premier mois de printemps ! Le gel a été observé au petit matin presque partout, de l’intérieur des terres à la mer. Moyenne nationale de la température minimale ? -1,5°C, d’après les données de Météo France. La première décade d’avril 2022 a d’ailleurs été la plus froide depuis 2013, selon les experts du temps.

Écart à la moyenne mensuelle de référence de la température moyenne © Météo France
« Les pertes ont été minimes par rapport à l’année dernière » Oliver Coste, agent relation culture (Yonne).

Si certains viticulteurs ont constaté des pertes plus importantes, d’autres ont été rassurés au lendemain de l’épisode de gel. C’est ce que constate Olivier Coste, agent relation culture travaillant dans le Chablisien près d’Auxerre.

« L’avantage, c’est que les vignes étaient moins en avance que l’année dernière. C’était encore en coton, les feuilles n’étaient pour la plupart par encore sorties »

Détaille le professionnel. Certains viticulteurs expliquaient via les réseaux sociaux que « les entre-plants ont énormément souffert » durant les gelées, mais qu’heureusement la vigne adulte a bien résisté.

https://twitter.com/richon_simon/status/1510946714991173632

Même constat en Anjou, où malgré des gelées présentes, le domaine Pierre Chauvin semble avoir limité les pertes grâce « à une humidité faible et au souffle du vent ».

https://twitter.com/domainepchauvin/status/1510661611291357189

Toujours selon Olivier Coste, agent relation culture dans l’Yonne, il y a toujours des côtés positifs. Dans le Chablis, après une année 2021 mauvaise pour les viticulteurs suite au gel, « la vigne s’est un peu reposée et l’environnement est riche en aliments minéraux. On peut donc croire vraiment à une bonne récolte cette année si la météo reste bonne », détaille l’expert agricole.

https://twitter.com/GuillDelanoue/status/1509959590087208973

L’Etat annonce de l’aide d’urgence face aux pertes

Cependant, tous les agriculteurs n’ont pas eu la même chance. En Ardèche, plusieurs arboriculteurs annoncent des pertes allant de 60 à 100% de la récolte, notamment pour les abricotiers, et ce, malgré une mobilisation impressionnante de toute une profession. Des milliers de bougies ont parfois été allumées pour limiter les pertes dans les exploitations. Des feux ont été installés au cœur même des cultures pour faire monter, un peu, la température et limiter l’impact des nuits froides.

https://twitter.com/DomaineBergerie/status/1511208559945691136

D’après les données publiques, plusieurs régions ont été davantage touchées que d’autres, notamment la Garonne, Dordogne, le nord de la Nouvelle-Aquitaine ainsi que certains territoires dans l’Est de la France. Les fruits à noyaux (pêches, abricots, cerises, prunes) mais également à pépins ont été touchés par ce nouvel épisode de gel. Pour aider les professionnels les plus impactés, l’Etat a annoncé le déblocage de 20 millions d’euros grâce au « Fonds d’aide d’urgence ».

Kévin FLOURY

Température minimale moyenne relevé entre le 1 et 5 avril en France © Sencrop