La France vient de traverser un épisode de chaleur remarquable. Records battus, manque d’eau… les décennies à venir appelleront toute une profession à s’adapter face aux défis du changement climatique.

Les températures ont avoisiné les 35°C ces derniers jours. La France, comme une grande partie de l’Europe de l’Ouest, vient de traverser un épisode remarquable pour une mi-mai. Une masse d’air chaud venue tout droit de Maghreb est la responsable de cette situation, alors que les conditions anticycloniques ont exacerbé les températures. Par sa précocité, son étendue géographique et sa durabilité, cet épisode a été qualité « d’exceptionnel » par Météo France.

Un événement historique d’un point de vue météorologique, car si le mois de mai n’est pas encore terminé, les spécialistes français du temps confirment déjà « que ce mois de mai sera le plus chaud en France depuis le début des mesures ». La moyenne des températures cumulées sur le mois pourrait être supérieure à +3°C par rapport aux normales de saison. Impressionnant…

Le rôle du changement climatique

Cet épisode de fortes chaleurs rappelle bien des précédents. Attention toutefois, il n’indique pas pour autant que l’été sera chaud, même si certaines prévisions saisonnières prévoient 3 prochains mois plus secs et plus chauds que la normale en France. Mais cette répétition d’épisodes remarquables de chaleur rappelle que le réchauffement climatique est bien là. Le printemps aussi sera concerné davantage dans les années qui viennent par ces périodes de chaleur notables. Selon les climatologues de Météo France, « elles sont amenées à devenir plus fréquentes et s’installeront plus précocement au cours du printemps qu’avant ». Exactement comme durant ce mois de mai 2022.

L’impact sur les cultures agricoles

Ce réchauffement ne sera pas sans conséquence pour le milieu agricole, déjà très touché par les périodes de sécheresse. D’après plusieurs études, la hausse des températures pourraient provoquer une baisse de la production des cultures. « Bien que certaines régions du monde puissent enregistrer une amélioration de quelques unes de leurs cultures, le changement climatique aura généralement des impacts négatifs sur l’agriculture et menacera la sécurité alimentaire au niveau mondial », peut-on lire dans une étude relayée par l’IFPRI, l’Institut International de Recherche sur les politiques alimentaires. La gestion des sols et de l’eau deviendra de plus en plus centrale.

Parmi les solutions évoquées pour limiter l’impact du changement climatique sur les cultures, « l’adaptation des itinéraires techniques », comme le décalage de la date de semis ou le choix de cultures, l’irrigation et ses techniques… des sujets évidemment d’actualité alors qu’une grande partie du pays s’inquiète face à l’aggravation de la sécheresse depuis de nombreuses semaines.

Analyse de Kevin Floury, journaliste spécialisé en météo et climat